Le Rouge-Cloître 1
Photo Gaëlle de Radigués
Un superbe site dans le sud de Bruxelles . Bon dimanche
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L'histoire
Le prieuré de Rouge-Cloître doit son origine à l'établissement d'un ermite. En effet, en 1359, un prêtre nommé Gilles Olivier vivait dans la forêt de Soignes. Son ermitage était mentionné comme "Bruxkens Cluse" ou "ermitage du petit pont" parce qu'il se trouvait probablement à côté d'un petit pont. L'ermitage se trouvait probablement au bout du grand étang, un peu au-delà de l'actuelle chaussée de Wavre. Seules les visites de Guillaume Daneels, le chanoine de l'église Saint-Gudule, interrompaient de temps en temps la vie de solitude que menait Gilles Olivier.
En ces temps, la forêt de Soignes offrait un refuge idéal aux anachorètes dont le nombre s'accrut fortement au XIVe siècle par suite d'aspiration à une vie religieuse plus intense. Ce renouveau de la piété était dicté par la décadence de l'Eglise, la diminution de l'autorité papale, le schisme, l'affaiblissement moral du clergé séculier et de la plupart des ordres religieux, ainsi que d'une perte de foi parmi le peuple.
L'exemple de l'abbaye de Groenendael fondée peu avant, en 1304, incita les deux hommes à construire un petit monastère. En 1366, désireux de vivre auprès de l'ermite mais dans des conditions meilleures, Guillaume Daneels obtint de la duchesse Jeanne de Brabant (née le 24 juin 1322, morte à Bruxelles le 1er novembre 1406, elle fut duchesse de Brabant et de Limbourg de 1355 à 1406) un terrain pour y fixer leur habitation. Ils construisirent un ermitage situé beneden den Clabotsborre (borre signifie source), probablement à la source actuellement désignée "source de l'empereur". Doté d'une chapelle et de cellules pour neuf ermites, ce bâtiment, en poutrelles et en pisé, recouverts de tuiles pilées, fut appelé Rode Cluse.
Le nom Roodclooster ou Roede cloester apparaît alors dans les écrits. Pour certains, le nom Rouge-Cloître proviendrait de l'utilisation d'un mortier rougeâtre obtenu en pilant des tuiles et des briques bisées pour enduire les murs. Une autre explication du préfixe "roo" ou "rode" (du néerlandais rooien qui signifie déterrer, arracher) indiquerait que le cloître a été édifié sur une partie défrichée de la forêt. Ce préfixe apparaît dans bon nombre de communes ; en français, il correspond à "sart", radical apparaissant fréquemment dans les noms de communes ou de lieux-dits.
Comme beaucoup d'ermites, ceux de la Rode Cluse s'efforcèrent de concilier leur règle de vie avec celle d'un ordre établi et choisirent de suivre la règle des Augustins (ils pratiquaient la pauvreté et se livraient dans l'isolement à la prière, à la méditation, à la vie contemplative).
Sources: A. MAES, Rouge-Cloître, Rood Klooster, plaquette publiée par la commune d'Auderghem et "Les prieurés de Val-Duchesse et de Rouge-Cloître. Conseil de Défense des sites historiques d'Auderghem", 1964.